Formule 1 - GP de Monaco (Hamilton "affecté")

Dans une interview donnée à CNN, le pilote britannique Lewis Hamilton (McLaren) parle enfin de l'affaire du mensonge de Melbourne. Qui a "affecté sa vie".

McLaren continue de la jouer profil bas. Dans l'affaire qui oppose la Formula One team association (FOTA) à la Fédération internationale de l'automobile (FIA), elle se garde bien de souffler sur les braises en taisant ses revendications d'équipe aux antipodes de la "classe éco" chère à Max Mosley.

Depuis le scandale du vil mensonge de Melbourne, où Dave Ryan, ex-directeur sportif de McLaren, avait enjoint le champion du monde de charger Jarno Trulli (Toyota) d'un dépassement illicite sous régime de drapeau jaune, l'équipe avait aussi protégé son pilote star de la tourmente médiatique. Elle a finalement accordé, mercredi, une interview-confession à CNN afin de refermer le chapitre. En pleine affrontement entre Ferrari et FIA, rien de tel pour minimiser l'impact des propos désolés de son champion...

Ce dernier est le coupable. On le croirait pourtant victime lorsqu'il lance à la télé US : "Cela a été un énorme coup, ça a affecté ma vie. Ce sont des choses qui nous testent, pas dans leur déroulement même mais dans la façon qu'on a d'en sortir plus fort". Certes, il a été trahi par son équipe, poussé à mentir devant les commissaires, poussé à tenir des propos inverses à ceux développés quelques minutes plus tôt devant des cameras, à l'arrivée du Grand Prix d'Australie. Puis à maquiller, encore, la vérité le jeudi du Grand Prix de Malaisie. McLaren s'en est sortie avec du sursis, mais la plaie a eu du mal à cicatriser...

"Finir dans le trois premiers du championnat"

"J'ai été vraiment béni et très chanceux d'avoir une grande famille, qui m'a tout le temps soutenu. L'équipe m'a tout le temps soutenu. Et j'ai surmonté ça avec l'équipe", poursuit le Britannique. A l'entendre, on se demande quand même s'il n'aurait pas pu garder ça pour lui, sachant que Trulli se démenait au même moment pour aider comme il le pouvait les survivants du tremblement de terre survenu le 6 avril dans sa région des Abruzzes.

Pour l'Anglais, c'est une épreuve humaine qui s'est ajoutée à des déboires purement sportifs. Neuf points sur cinquante possibles n'est pas un rythme de champion. "Je ne dirais pas que je suis déçu (...) mais c'est dommage. Cela aurait été super d'aborder la saison avec une voiture compétitive et d'être capable de défendre mon titre", explique-t-il. "Je ne suis pas dans cette position et je m'arrache pour décrocher chaque point. Pour être réaliste, il s'agit maintenant de finir dans le trois premiers du championnat".